Hier matin s’est tenue la conférence de presse de rentrée de France Télévisions où Rémy Pflimlin et son board ont présenté leur bilan et fixé le cap de leur politique pour ces 12 prochains mois. Vous avez pu lire les analyses de bilan économique, de recettes publicitaires et de climat social dans toutes les bonnes feuilles de choux des Internet ; nous allons plutôt ici nous concentrer sur ce qui nous intéresse : le transmedia, la télévision sociale, le second écran, tout ce que l’on peut mettre dans le grand chapeau du numérique, en somme. Et force est d’admettre que dans un contexte difficile, la place faite aux nouveaux medias détonne. Volontarisme et dynamisme : le service public a martelé l’importance stratégique du numérique.
Avant d’entrer plus avant dans les détails, tout un symbole, un programme a figuré en bonne place dans cette conférence de presse où l’on a peu parlé d’émissions… Rémy Pflimlin et Bruno Patino ont tous deux évoqué la série transmedia Cut!, à plusieurs reprises. France Ô parlera plus longuement de cette fiction sur laquelle nous travaillons avec ALP et Terence Film dès la semaine prochaine, et nous en ferons de même sur ce blog.
De fiction, il fut d’ailleurs brièvement discuté. Pour rappeler que ce genre figure parmi les priorités du groupe, voire mieux, que c’est « l’un des éléments clés de la différenciation de France Télévisions cette année ».
Pour en revenir au numérique, « c’est une question centrale » pour Rémy Pflimlin. L’enjeu du président : faire de son groupe un acteur majeur de l’innovation. Bruno Patino surenchérit : « Cette année sera l’année de la généralisation de ces dispositifs transmedias« . Son objectif est de promouvoir plusieurs expériences autour du même programme, sur plusieurs écrans. Martin Adjari a ainsi rappelé que France Télévisions veut intégrer ses productions numériques à ses obligations légales de production… Ambitieux.
D’autant que l’audiovisuel public est le premier investisseur auprès des producteurs. Et avec de fortes attentes sur l’investissement numérique, les nouveaux medias seront intégrés de plus en plus en amont dans le processus de création. Cet investissement numérique, France Télévisions entend l’accentuer sur trois points :
– la création de programme originaux, web-only
– l’accompagnement des productions TV « classiques »
– et la circulation des audiences entre les programmes
Pour bien négocier ce « virage numérique« , et malgré les mesures d’économies en cours, le budget consacré au numérique devrait être consolidé, avec des investissements tournant autour de 55 à 60 millions d’euros par an, soit 2,3% de son budget. Les « verticales » du groupe (Pluzz, FranceTVinfo, FranceTVsport, Culturebox et FranceTVeduc) se verront renforcées d’une nouvelle corde à leur arc : une plateforme web pour les programmes jeunesse.
Le maître-mot employé par Bruno Patino pour cette télé du numérique aura été l’expérience. Avec un objectif d’anticipation : réinventer la télévision par le numérique.
Autre grande annonce, c’est la nouvelle ambition pour France 4, effective en janvier 2014, et qui accueillera notamment les Nouvelles Ecritures. On ne pouvait y voir de signe plus fort de cette volonté d’innover.
Quelques chiffres sur la puissance de frappe de France Télévisions sur le web conclueront ce bref compte rendu : aujourd’hui, ce sont quelques 10 millions de visiteurs uniques par mois qui consultent ses sites, et y lisent plus de 50 millions de vidéos. Du coup quand @Francetele donne une conférence de presse, on ne s’étonne pas de la voir figurer dans les trending topics…
Plus d’infos ? Vous pouvez revoir la conférence et télécharger les dossiers de presse sur cette page.