Jeudi 3 Décembre se déroulait la première édition du festival du cinéma cross-média, Pixel Paris, organisé par ARTE, MEDIA Desk France, Le Forum des images avec la participation du CNC, en partenariat avec Media Consulting Group et en collaboration avec Power to the Pixel / Londres. Nous étions invités à venir y présenter le concept d’ARG et définir ce que les mécaniques ludiques peuvent apporter au cinéma.
Notre intervention était précédée de celle de Guillaume Charny-Brunet de chez Faber Novel. Il a brillamment démontré que Can You Stop It et les ARG peuvent augmenter une installation artistique, une ville et une manifestation publique. Les retours positifs des joueurs de la communauté sont les premiers indicateurs du succès de l’opération. Précisant que l’aspect dramatique pouvait être d’avantage développé afin créer une immersion plus convaincante, les rendez-vous établis avec les joueurs et l’environnement {email + site unique} avait permis de fédérer un bon groupe de joueurs. Nous espérons entendre parler de leur nouvelle production au plus tôt.
Vous découvrirez notre présentation (slideshare) à la 23ème minute de cette vidéo (session ARG et Jeux). Après une brève présentation de Fais Moi Jouer et de Story Factory, j’ai introduit les ARG en parlant de la fragmentation du récit. Par cela, je voulais démontrer que nous, public, avons déjà une consommation chaotique des histoires. Nous les consommons de façon discontinue, et dans des situations différentes. Ainsi, étendre l’expérience d’un film avant ou après sa diffusion au cinéma est une évolution logique du storytelling.
Je commençais par une citation d’Eric Viennot puis je présentais le concept et l’histoire des ARG et décrivais l’expérience d’un joueur. Je concluais que les ARG ont pour vocation majeure d’étendre un univers narratif. Après avoir évoqué les dynamiques ludiques et la notion de monnaie sociale (Social Currency) et cité Tara Hunt, je défendais les ARG comme démarche créative plutôt qu’outil marketing. S’il est évident que les dynamiques communautaires permettent de fédérer un groupe de personnes influentes autour d’une propriété intellectuelle, l’expérience offerte par un Jeu en Réalité Alternée doit être pensé comme une démarche créative globale. Ce sont l’expérience ludique communautaire et le film qui constituent l’ARG. Les contenus doivent être biologiquement similaires.
La troisième intervention fût celle d’Adriana Skarped, qui en plus de participer à sa conception tenait le rôle principal dans The Truth About Marika, un ARG développé en Suède avec la participation de la télévision nationale SVT. Elle nous a décrit son expérience d’actrice/puppetmaster/game-designer. Grâce à elle la salle découvrit comment les ARG peuvent « pirater » la vie du public pour son plus grand bonheur. Surtout, on comprenait que les ARG, quand ils reçoivent l’appui confiant des grands médias, proposent un divertissement original et intelligent.
Il me faut souligner le talent de Michel Reilhac à composer une session dont les interventions complémentaires ont su introduire avec simplicité ce concept abstrait pour beaucoup. En conclusion, je pense que la volonté de réunir des professionnels désireux de changer le cinéma autour de panels très instructifs s’est soldé par des rencontres qui poseront prochainement les premières pierres du transmédia. Merci à tous.
